
L’armée israélienne a mené une nouvelle incursion au sol dans la bande de Gaza, vendredi 27 octobre 2023, pour cibler des positions et des combattants du Hamas. Il s’agit de la deuxième opération de ce type en deux jours, après celle qui a eu lieu jeudi dans le nord du territoire palestinien. Ces raids font partie de la riposte d’Israël aux attaques du Hamas qui ont fait plus de 1 400 morts et 220 otages sur le sol israélien depuis le 7 octobre.
Selon un communiqué de l’armée israélienne, l’infanterie a mené un “raid ciblé dans le secteur central de la bande de Gaza”, épaulée par “des chasseurs et des drones” visant des objectifs du Hamas. Les soldats ont ensuite quitté le territoire palestinien sans déplorer de blessé. L’armée a également annoncé avoir bombardé des sites du Hamas \ »dans toute la bande de Gaza\ ». Parmi les cibles détruites, il y avait des rampes de lancement de roquettes, des centres de commandement du Hamas et des hommes du mouvement islamiste palestinien.
Ces incursions au sol sont perçues comme une préparation à une éventuelle offensive terrestre d’Israël, qui a promis à plusieurs reprises de mettre fin aux attaques du Hamas. Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a déclaré jeudi que son pays était prêt à “frapper fort et longtemps” le Hamas, qu’il a qualifié d’“organisation terroriste” responsable de la mort de centaines de civils israéliens. Il a également accusé le Hamas d’utiliser les habitants de Gaza comme “boucliers humains” et de les empêcher de fuir les bombardements.
Le Hamas, qui contrôle la bande de Gaza depuis 2007, a revendiqué les attaques du 7 octobre comme une réponse à l’occupation israélienne et au blocus imposé à Gaza. Le mouvement islamiste a affirmé avoir agi en coordination avec d’autres groupes armés palestiniens, dont le Jihad islamique et les Brigades des martyrs d’Al-Aqsa. Il a également revendiqué la capture de 220 otages israéliens, qu’il dit détenir dans des endroits secrets. Le Hamas a exigé la levée du blocus et la libération de milliers de prisonniers palestiniens en échange de leur libération.
Le conflit entre Israël et le Hamas a provoqué une crise humanitaire dans la bande de Gaza, où plus de 7 000 personnes ont été tuées par les bombardements israéliens, selon le ministère de la Santé du Hamas. Parmi les victimes, il y aurait plus de 2 900 enfants. Les infrastructures civiles, comme les hôpitaux, les écoles, les mosquées et les réseaux d’eau et d’électricité, ont été gravement endommagées. L’ONU a estimé que plus de 500 000 personnes ont été déplacées à l’intérieur de Gaza et que plus de 80 % de la population dépendent de l’aide humanitaire.
La communauté internationale a appelé à un cessez-le-feu immédiat et à l’ouverture de couloirs humanitaires pour permettre l’accès des secours aux civils. Plusieurs pays ont proposé leur médiation pour tenter de mettre fin au conflit, dont l’Egypte, la Turquie, le Qatar, la Norvège et la France. Le président français Emmanuel Macron a annoncé vendredi qu’il se rendrait prochainement en Israël et dans les territoires palestiniens pour discuter avec les dirigeants des deux parties. Il a également exprimé sa solidarité avec les victimes du conflit et son soutien à une solution à deux Etats, Israël et Palestine, vivant côte à côte en paix et en sécurité.
Le blocus de la bande de Gaza
Le blocus de la bande de Gaza est une mesure imposée par Israël, avec l’appui de l’Égypte, depuis la prise de contrôle du territoire par le Hamas en juin 20071. Israël affirme que le blocus est nécessaire pour protéger ses citoyens du terrorisme et empêcher l’entrée à Gaza de marchandises à usage militaire. Le Hamas, qui est considéré comme une organisation terroriste par Israël, les États-Unis et l’Union européenne, revendique la résistance à l’occupation israélienne et au blocus qui asphyxie l’économie et la population de Gaza.
Le blocus a été condamné par de nombreuses organisations internationales, comme les Nations unies, le Comité international de la Croix-Rouge et Amnesty International, qui le jugent illégal, inhumain et disproportionné. Le blocus a entraîné une grave crise humanitaire à Gaza, où plus de 80 % de la population dépendent de l’aide internationale et où les infrastructures civiles sont gravement endommagées. Le blocus a également coûté 17 milliards de dollars à l’économie de Gaza entre 2007 et 2018, selon un rapport de l’ONU .
Le blocus a été allégé à plusieurs reprises, notamment après la flottille pour Gaza en 2010, qui a provoqué un tollé international après que des commandos israéliens ont tué neuf militants turcs qui tentaient de briser le blocus. L’Égypte a également ouvert son poste-frontière avec Gaza en 2011, après la révolution égyptienne qui a renversé le régime pro-israélien de Hosni Moubarak. Toutefois, le blocus reste en vigueur et est régulièrement renforcé en réponse aux escalades de violence entre Israël et le Hamas.