
La Suisse a connu un bouleversement politique lors des élections législatives du 22 octobre 2023, qui ont vu la victoire écrasante de la droite populiste, représentée par l’Union démocratique du centre (UDC). Ce parti, qui a fait campagne contre “l’immigration de masse” et pour la défense de la “neutralité stricte” de la Suisse, a obtenu près de 29% des voix, selon les premières projections de l’institut gfs.bern. Il a ainsi renforcé sa place de première formation politique du pays, loin devant les socialistes (PS), qui ont recueilli un peu plus de 17% des voix.
L’UDC, qui dispose déjà de deux sièges sur les sept que compte le Conseil fédéral (gouvernement), espère en obtenir un troisième lors de l’élection du 13 décembre, au sein duquel les quatre premiers partis se partagent les portefeuilles ministériels. Pour cela, il devra convaincre les autres formations politiques, qui ont souvent exprimé leur réticence à collaborer avec lui en raison de ses positions radicales sur les questions européennes et migratoires.
Le Centre et les Libéraux-Radicaux (PLR), qui bataillent pour la troisième place, à environ 14,5% des voix chacun, sont les principaux alliés potentiels de l’UDC. Ces deux partis, qui se situent au centre-droit de l’échiquier politique, ont également mis en avant la défense des intérêts économiques et fiscaux de la Suisse, ainsi que la sécurité nationale.
Les partis écologistes, en revanche, ont subi un net recul par rapport aux élections de 2019, où ils avaient profité de la mobilisation citoyenne pour le climat. Les Verts ont obtenu 9,1% des voix, et les Vert’libéraux 7,1%. Ces deux partis, qui n’ont pas de représentant au Conseil fédéral, ont déploré le manque d’attention portée aux enjeux environnementaux par les électeurs, dans un contexte marqué par la crise sanitaire du Covid-19 et ses conséquences sociales et économiques.
Les élections législatives en Suisse ont donc confirmé la montée en puissance de la droite populiste, qui surfe sur les peurs et les frustrations d’une partie de la population face aux défis du monde actuel. Elles ont également révélé les divisions et les incertitudes qui traversent le pays sur son avenir et sa place en Europe.
Les autres formations politiques en Suisse
En plus des quatre grands partis que sont l’UDC, le PS, le PLR et Le Centre, il existe d’autres formations politiques en Suisse qui sont représentées au niveau fédéral ou cantonal. Il s’agit notamment de :
- Les Verts : un parti écologiste qui se situe à la gauche du spectre politique. Il a obtenu 28 sièges au Conseil national et 5 au Conseil des États lors des dernières élections.
- Les Vert’libéraux : un parti qui combine les valeurs écologistes et libérales. Il a obtenu 16 sièges au Conseil national mais aucun au Conseil des États.
- L’Union démocratique fédérale : un parti chrétien, conservateur et nationaliste. Il a obtenu un siège au Conseil national mais aucun au Conseil des États.
- Ensemble à Gauche : une coalition de partis de gauche radicale, dont le Parti suisse du travail, solidaritéS et le Parti ouvrier populaire. Elle a obtenu 3 sièges au Conseil national mais aucun au Conseil des États.
- La Lega dei Ticinesi : un parti régionaliste et populiste du canton du Tessin. Il a obtenu un siège au Conseil national mais aucun au Conseil des États.
- Le Parti évangélique suisse : un parti chrétien, centriste et écologiste. Il a obtenu 3 sièges au Conseil national mais aucun au Conseil des États.